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LEÇONS D’AFRIQUE par Andrée-Anne Brunet

Afrique

AH! L’Afrique!

Mon amie Andrée-Anne est une grande voyageuse. Plus que moi en tout cas. C’est une super animatrice, fille curieuse qui aime la vie et ses gens. Aussitôt que j’ai vu sur Facebook qu’elle s’en allait en Afrique, je lui ai demandé si elle accepterait de partager son expérience ici, sur mon blogue. Suite à cette lecture, tel un bébé koala (bon, je sais que j’suis pas dans le bon pays) vous allez vouloir prendre A-A dans vos bras et l’adopter. Voici son article.

LEÇONS D’AFRIQUE

Par Andrée-Anne Brunet

Afrique

On cherchait notre prochaine destination. On a mis la carte du monde sur la table et on y est allé par élimination. On a rayé les pays déjà visités, ceux où il fait froid, ceux visités par trop de gens autour de nous, etc. On voulait une destination où on débarquerait avec nos pack-sacs et où on ne comprendrait rien. Le choc culturel, on le cherchait, on le voulait.

L’Afrique était le continent tout indiqué. Direction la Namibie pour un roadtrip jusqu’en Afrique du Sud. Quand on joue les aventuriers, il faut s’attendre et être prêt à tout. Voici quelques situations que je n’avais pas prévu 😉

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Parfois, votre corps fera des trucs que votre tête ne comprendra pas

Nous avions décidé d’aller plonger avec les grands requins blancs. Bon, mon homme voulait faire ça. Moi, ne voulant pas l’entendre se vanter de cet exploit pendant des années, je me suis dit que je devais plonger aussi. Ah orgueil quand tu nous tiens!

Sur le bateau, alors que nous voguions vers le large, j’avais chaud, j’avais peur, mon corps tremblait. Je ne me contrôlais plus. J’étais une boule de nerfs. Une fois l’ancre et la cage, dans laquelle nous devions aller observer les requins, jetées à l’eau, le capitaine de notre bateau a expliqué les consignes de sécurité. Puis, il a demandé qui voulait aller dans la cage en premier. Et là, mon corps ne répondait plus à ma tête. J’ai levé la main. Et j’ai regardé ma main dans les airs en me demandant ce qu’elle faisait là. Même mon homme était surpris de mon soudain élan de courage. Courage ou inconscience, allez savoir…

Je me suis dépêchée à enfiler ma combinaison de plongée. Je voulais agir rapidement avant que ma tête réalise ce qui se passait. Une fois dans la cage, bien entassée avec cinq autres volontaires, à boire la tasse à chaque vague, le capitaine a crû bon nous dire qu’avec nos «wetsuit», on ressemblait à des phoques. Vous savez, les phoques, ces animaux que les requins adorent croquer…

Alors que je regrettais de ne pas avoir fait de testament avant de partir, notre guide nous a crié de plonger sous l’eau car un requin s’approchait. En retenant mon souffle, je suis descendue dans la cage et ai cherché le requin des yeux. La visibilité n’était pas super et j’ai seulement pu apercevoir le bout de son immense queue. La queue m’a donné des frissons, imaginez si j’avais vu sa face…

Après 40 minutes dans la cage et plusieurs « aller-retours » sous l’eau, nous sommes remontés sur le bateau. J’avais appréhendé cette grande rencontre avec le requin blanc pendant des semaines, à en faire des cauchemars et à en trembler du plus profond de mes os. Tout ça pour finalement n’apercevoir qu’un bout de queue. Heureusement, une fois sur le pont supérieur du bateau, avec la vue sur l’océan, j’ai pu observer tranquillement (et en sécurité!) les requins venant dire coucou aux autres plongeurs dans la cage.

À défaut d’avoir eu le grand frisson de ma vie, je vais me consoler en regardant le film Jaws et en me disant que j’aurais pu vivre bien pire!

Si vous décidez de lire sur la plage, soyez toujours prêt à partir en courant

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Il faisait chaud et l’océan était magnifique. Ce n’était pas les pancartes «Baignade interdite» et «Prenez garde aux babouins» qui allaient nous empêcher de nous baigner et de lire tranquillement sur la plage. En tant qu’adultes responsables, nous regardions régulièrement derrière nous, à l’affût des babouins peuplant le coin. C’est bien beau des babouins. En images. Ou loin de nous. Pas quand ils se ruent sur toi en gueulant. Et c’est ce qui nous est arrivé. 

Un papa babouin (je dis papa parce que c’était le plus gros et le plus imposant de la gang) s’est mis à courir après un autre babouin de taille moyenne qui avait trouvé de la nourriture. D’ailleurs, merci à ces touristes d’avoir laissé la porte de leur voiture grande ouverte avec la nourriture bien en évidence. Le babouin avec son butin tentait de fuir le gros papa babouin qui était très en colère. Ils fonçaient droit sur nous! Et des babouins fâchés, ça court vite en sapristi! Nous avons bondi et entamé notre course vers notre voiture pour nous mettre à l’abri. Je les entendais se rapprocher dangereusement de moi. S’il fallait qu’un des babouins me saute dessus, je ne donnais pas cher de ma peau. J’ai fait un pas vers la droite en espérant qu’ils allaient passer tout droit. Ils ont arrêté de courir à environ un mètre de moi sans même me regarder. J’étais dans leur trajectoire de course, mais ils n’en avaient que pour la nourriture. Dieu merci, une vieille salade de patates a plus de valeur que moi!

Savoir changer un pneu est une question de survie

Savez-vous changer un pneu? Moi, je l’ai appris en Afrique. Deux fois plutôt qu’une. Savoir changer un pneu est nécessaire. C’est une question de vie ou de mort. Bon, j’exagère un peu. Notre première crevaison a eu lieu dans un village. À 8h, nous avons cogné à la porte d’un garage et un garagiste en bobettes est venu nous ouvrir. Il a accepté de nous aider. Il devait juste enfiler un pantalon d’abord. Il a réparé notre pneu du mieux qu’il pouvait, mais il fallait que nous en achetions un neuf dans la ville voisine située à 200 kilomètres. On avait bien un pneu de secours, mais il était fini.
Leçon importante : inspecter TOUS les pneus avant de signer les papiers de location d’auto.

La deuxième crevaison a eu lieu pratiquement à la frontière entre la Namibie et l’Afrique du Sud. Je sentais une différence dans la tenue de route de l’auto, mais je faisais du déni. Si je ne regarde pas le pneu, il n’est pas crevé. La pensée magique, ça m’a toujours amené loin dans la vie 😉 Une voiture nous a dépassés et nous a fait signe que notre pneu était mort. Je n’avais jamais vu un pneu aussi éventré. Il avait éclaté à cause de l’usure. Nous espérions que notre pneu de secours nous permettrait de nous rendre à la prochaine ville. Nous avons dû mener une bonne vie parce que nous nous sommes rendus dans un garage en un morceau!

Vous savez comment on appelle les routes de gravier en Afrique? African Massage. Ça ne peut que te coûter des réparations d’auto… Promis juré, je ne me plaindrai plus jamais des routes au Québec!

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  • J’aurais pu vous raconter notre rencontre avec les girafes dans le parc national d’Etosha.
  • J’aurais pu vous dire la fois où, en randonnée dans le lit d’une rivière asséchée, nous avons croisé quatre cadavres de zèbres relativement frais nous rappelant que nous étions en terrain sauvage et peut-être suivi par un grand félin affamé.
  • J’aurais pu vous relater 1000 aventures, car l’Afrique est un terrain de jeu magique.

Ce continent m’a testé. Il m’a fait peur, a joué avec mes nerfs, m’a ébloui et m’a surtout charmé. Je suis partante pour une deuxième date, dans un futur rapproché! Hakuna Matata qu’ils disent 😉

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