En tournée partout dans le monde, pourquoi pas?
C’est le plus grand rêve de mon amie Gabriella. Je lui ai demandé de partager ce moment parce que ce rêve de partir en tournée partout dans le monde a commencé à se concrétiser l’été dernier. Vas-y Gab, raconte.
Il y a quelques années, je me suis faite repérer par un chercheur de talent dans un bar country à Paris. Lorsqu’il m’a proposé d’embarquer dans l’aventure « Ze Voice », j’étais très sceptique, et j’y ai pensé tout l’été 2015. Et si l’aventure se passait mal? Et si les coachs ne se retournaient pas?
J’ai continué à me concentrer sur l’écriture de mon album (The story of oak), qui est sorti en septembre. Un événement que je n’oublierai jamais. Les fans étaient de plus en plus nombreux. Par contre, je n’arrivais pas à avoir l’attention médiatique que l’album méritait. J’avais l’impression de cogner à plusieurs portes qui ne s’ouvraient pas. Un mois plus tard, j’avais changé d’idée: j’ai pris un billet pour Paris et je suis allée tenter ma chance.
La réaction fût au-delà de mes attentes. Non seulement les 7 millions d’auditeurs français m’avaient entendu, mais l’audition à l’aveugle s’est retrouvée sur Internet et est devenue virale. Sur Facebook et Youtube, la video a dépassé les 15 millions de views, et a été écoutée dans plus de 25 pays: Mexique, Paraguay, Philippines, etc.)
Le lendemain matin, suite à cette réaction exceptionnelle, on m’a appelé pour m’offrir de faire la première partie du groupe The Corrs au Festival de Poupet en France l’été suivant. Mon équipe et moi avons décidé de greffer plusieurs concerts autour de cette date pour avoir une tournée.
Une tournée en France, pourquoi pas!
Le 11 juillet 2016, nous étions 10 Québécois à rejoindre notre public français. Rendues au comptoir d’embarquement, Air Transat ma offert la première classe. Le voyage commençait TRÈS bien. Nous avions loué une grande villa au bord de la mer en Loire-Atlantique. Six concerts en 20 jours, c’était presque des vacances. Dans la maison, nous avions un piano à queue, des jeux de société, des raquettes de ping-pong et… beaucoup de vin. Moins de 500 personnes habitaient le village, imaginez donc la rapidité à laquelle s’est propagée la présence des Québécois à Quimiac.
Deux jours plus tard, j’étais entrain de chanter devant 4000 personnes sur une immense scène extérieure alors qu’il faisait 26 degrés plein soleil. Puisque je ne jouais que 45 minutes avant Les Corrs, toute mon équipe se demandait ce qu’allait être la réaction du public: allait-il être trop impatient jusqu’à The Corrs pour m’écouter, ou peut-être allais-je réussir à rayonner. Les réactions ont été au-delà de mes attentes. Non seulement les organisateurs nous ont accueilli comme des Rois (nous avions même un massothérapeute avant le concert), la foule était en délire. Après le concert, nous avons pris une bonne heure à signer les albums et à prendre des photos. J’ai à peine eu le temps de voir les 2 dernières chansons des Corrs. Tout de suite après le concert, je me suis dirigée backstage pour pouvoir parler à ce groupe mythique, mais ils étaient déjà partis… 2 minutes après le show! Je n’ai jamais vu un groupe partir aussi vite après un engagement. À croire qu’ils avaient déjà fait leurs valises avant l’événement et avaient déjà dit au revoir aux organisateurs. Je me suis promise de ne jamais faire cela après un concert.
Une tragédie nous a fait redescendre de notre nuage sur le chemin du retour. On a appris qu’au moment ou on était sur scène, la fusillade de Nice a eu lieu, tuant 84 personnes. J’étais en concert 2 mois plutôt sur cette rue, et cette ville est ma préférée de France. Nous étions tous sous le choc.
Et la tournée continue…
Nous sommes revenus à 5h03 du matin, et à 5h47, mon cadran sonnait pour partir pour Bordeaux pour un concert dont je n’avais pratiquement aucune information, mise à part que je partais jouer en duo avec mon ami Chris. Après 8 heures de transport, 3 trains, et des valises trop lourdes à transporter, nous sommes arrivés à la gare de destination au nom imprononçable. Dans le courriel, on nous disait qu’on viendrait nous chercher une fois rendus la-bas. Cinq minutes ont passé, puis 20. Finalement, Chris s’est décidé à appeler. On nous avait oubliés. Lorsque nous sommes arrivés à l’hôtel, il n’y avait pas de chambres réservées à notre nom. Nous étions désespérés. Lamia, ma maquilleuse qui séjournait avec nous dans la villa, nous appelle en panique, nous disant qu’elle s’est fait voler sa valise de maquillage. Nous avons regardé nos 4 valises, nous disant: pourquoi avons-nous voyagé avec autant de trucs? Chris a ouvert la valise et s’est rendu compte que durant les minutes interminables pour tenter d’attraper nos trains à l’heure, nous trainions en plus la valise de maquillage à Lamia. Quelle perte d’énergie! Après avoir attendu une heure dans le lobby de l’hôtel, on nous a trouvé des chambres. L’organisateur nous appelle pour nous dire que le « lobby call » est à 15h… puis 16h… puis 18h40. En arrivant au Casino, il n’y avait personne pour nous guider. Dix minutes avant de jouer, toujours personne. Finalement, la salle s’est remplie, et j’ai joué 2 chansons, avec d’autres membres de The Voice qui n’avaient aucune idée eux non plus de la raison pour laquelle ils étaient là. Le lendemain matin, nous sommes entrés dans le train, bredouilles, prêts à dormir durant 8h. J’avais tellement hâte de retrouver notre famille! Et j’avais raison de les appeler une famille avec tous les beaux moments que nous avions vécus.
Nous n’aurions pas pu avoir un accueil plus chaleureux que lorsque nous sommes rentrés. Nos amis avaient décoré la maison de dizaines de ballons, et venaient dans nos bras à tour de rôle. C’est à ce moment que j’ai réalisé à quel point ça fait du bien de voir les gens qu’on aime après un dur voyage. Cela nous a inspiré une chanson le lendemain qu’on a appelé « Isn’t It Great »
Isn’t it great
To be surrounded by people you love
Don’t it feel safe
To come back to the place you call home
When you’ve been alone
It’s nice to see you all
How have we been?
Nous avons passé les 3 jours suivant à écrire des chansons au bord de la mer, à manger des huîtres et des moules et à être bien. Il a fait 35 degrés pendant 3 jours. Je ne me rappelais pas avoir vécu une canicule de la sorte. Un après-midi, nous ( les « jeunes ») sommes sortis dans la cour pour jouer au Soccer. C’est à ce moment que j’ai découvert mon esprit compétitif. En voulant dégager le ballon, j’ai littéralement brisé le pied de mon ami Zander! Ah lala. Il a par la suite été 3 semaines à avoir de la difficulté à marcher.
Le 21 juillet, nous sommes partis pour le Festival de Cornouailles, dans une ville nommée Quimper. Malgré le mauvais temps, 500 personnes ont acheté leur billet, et nous avons eu un concert exceptionnel.
Le lendemain, la moitié du band est retourné au Canada. J’avais l’impression de perdre la moitié d’une famille. Nous n’étions plus que six.
Après 4h de route, nous sommes arrivés dans un minuscule village à 20 minutes de Bordeaux, pour faire un concert ultra privé dans la maison d’un des amis à Chris. Les 80 personnes présentes dans la maison avaient presque autant d’énergie que tout le Festival de Poupet au complet. J’adore les concerts intimes. Presqu’autant que les immense concerts. Nous avons vécu 3 magnifiques journées dans cette maison et dans ce village. Le matin, malgré la chaleur accablante, j’allais courir dans les vignobles et je respirais à fond l’air pur de la campagne.
Zander a fait appel à un médecin guérisseur qui guérit ses patients avec son énergie, et ce gratuitement. Après cette rencontre, Zander marchait à nouveau normalement. Mais le lendemain matin, il a fait le con sur la Dune de Pilat, une immense dune de sable, et s’est lancé en bas en roulant pour impressionner je ne sais trop qui. Il s’est brisé encore le pied… belle réussite.
Nous sommes allés au village de Saint-Émilion, un des villages les plus anciens de France qui contient des centaines de vignobles. Nous avons visité des cathédrales souterraines, des vignobles, et j’ai enfin appris comment apprécier le goût du bon vin dans toute son entièreté. C’était tout simplement magique.
Nous avons fini le voyage à Oléron, une île à côté de Fort Boyard. Le paysage était hallucinant. Je me croyais sur la côte ouest américaine. Les deux concerts au bord de la plage nous ont permis de profiter à chaque instant de la fin de notre tournée. J’étais quelque peu nostalgique. Je sentais que cette tournée ne pouvait pas être revécue une deuxième fois.
Après cette tournée, j’ai vécu une autre incroyable tournée dans l’est du Québec, je suis retournée 4 fois en France, je suis devenue jury pour Virtuose, et pleins de beaux concerts et de beaux moments m’attendent. C’est la preuve que lorsqu’une belle chose se termine, c’est pour mieux laisser la place à une nouvelle aventure…
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