Dans Collabore/ Voyage

L’Égypte. Vu par mon fils Raphaël, 19 ans.

L’Égypte, ah oui, vraiment?

L’Égypte, t’es sûr? C’est un peu le genre de réponses qu’on a donné, ma femme Josée et moi à notre fils Raphaël, quand il nous a appris qu’il voulait aller flatter le Sphynx … dans trois semaines.

Sa mère : T’aimerais pas mieux aller en Chine ?

Moi : … ou pourquoi pas Jonquière ?

Raf : T’as peur hein ?

Moi : Me semble que le climat socio politique est pas vraiment stable là-bas présentement.

Raf : J’va écrire c’que j’fais sur Facebook. Maman, t’auras pas le choix de t’ouvrir un compte si tu veux m’espionner… OK bye! … (bruit de claquement de porte).

Bon, c’est peut-être pas tout à fait comme ça que ça s’est passé, mais ça nous a fait cet effet-là, les parents.

Alors voici ce que notre héritier a écrit :

Jour 0

Fidèle à moi-même, je commence la rédaction du premier « post » de mon journal de bord deux heures en retard. Espérons que l’Égypte va me rendre un peu moins désorganisé, mais c’est fort peu probable.
Voici ma façon de fonctionner : pour les 19 prochains jours, je vais « poster » une photo, une description de « what the fuck » qui se passe dessus et un résumé de ma journée.
Je dois malheureusement vous avertir, si vous n’aimez pas le sarcasme et les « jokes » un peu déplacées, mais pas trop, vous ne m’aimerez pas vraiment! Je suis certain que le magazine 7 jours a en main le tout dernier potin de Kim Kardashian, ça a plus de chance d’être votre genre de truc. Sinon, TVA nouvelles est sûrement en train de crier au scandale face à quelque chose qui est arrivé dans un pays riche!
Va voir ça si tu ne m’aimes pas 😉

Égypte

Description de la photo 

Voici à quoi ressemble ma chambre post-valise. Si vous pensez que Hiroshima a fait des dégâts, vous n’avez pas vu, Raf, en train de faire ses valises dans la chambre d’une maison où il est locataire. #StillTooSoonForHiroshimaJokes ? Je suis un peu dérangé par tout ce bordel, mais tant pis! Anyway, je pars demain et je ne le range pas donc je me permets un certain comportement de princesse.

Journée : Je vais passer là-dessus très rapidement parce que je suis encore au Canada, donc c’est assez peu incroyable. Je me suis fait faire trois vaccins sur le bras droit, ce qui a rendu mon fidèle partenaire très peu puissant, mais surtout très douloureux. Ensuite, j’ai travaillé pour seulement quatre heures qui ont paru plus longues parce que j’avais hâte de partir et mal au fucking bras. J’ai aussi donné un cours d’escalade à des enfants et c’était super cool, ce qui vous enlève le droit à une anecdote comique. Je suis désolé. J’ai fait mes valises sans l’aide de personne (personne ne me croit hein ?), j’ai mangé des (très bons) sushis du IGA et j’ai écrit ces lignes pour faire plaisir à CELLES et CEUX qui s’inquiètent qu’un gars comme moi s’en aille dans un pays islamique radical. Mais surtout pour CELLES qui s’inquiètent. Je ne nommerai personne, mais ces personnes se reconnaitront. 😉

Jour 1:

En gros, on fait une escale à Londres. Le vol était de 20h à 2h am. Si l’on parle de vos heures québécoises. J’avais le choix entre « uploader » avant ou après le vol et j’ai choisi la 2e option. Mauvais choix. En gros, je suis en retard et ce journal de bord s’annonce comme quelque chose de long…

Égypte

La photo
Voici Charlie. On prononce son nom à l’anglophone. C’est Mathieu (mon « partner » de voyage) qui lui a donné son nom. Il est le fruit de la fusion de nos bagages à main et du manque de coordination entre nos valises. Bref, on s’échange, un gros crisse de sac lourd, quand on a mal au dos et aux épaules. Charlie a une paire de souliers attachée à un mousqueton d’escalade et deux gourdes pour, si jamais il a soif. Des fois, les souliers de Charlie ballotent et nous donnent des coups de pieds sur le cul. Super agréable. Parlant de Charlie voici une anecdote où il a un rôle important.
On attend aux douanes. Mathieu cherche son billet et ne le trouve pas. On capote un peu et il finit par le trouver. Je lui lâche un « ouf, tu m’as fait peur ».  Je sors mon passeport et je ne trouve pas MON billet. Là, on cherche, on cherche et on finit par sortir de la file parce que je pense l’avoir perdu à la table où l’on a mangé nos (excellents) hot dog du Sushi Shop (sarcasme). Il n’est pas là. On s’assoit et on regarde nos papiers dans nos « sexy money belt ». Mon billet est dedans mon passeport. J’avais pourtant vérifié trois fois et il n’était pas sorti, mais quand Mathieu le fait? MAGIE !!! Ma punition a été de prendre Charlie pour une heure… Ouch!

Description de la journée
Je me suis levé à neuf heures ce matin et je n’ai toujours pas dormi. J’ai fait les achats finaux en avant et après-midi et j’ai diné avec ma soeur pendant sa pause lunch. À 14h, j’étais chez moi à relaxer avec mon chien qui avait vraiment l’air de savoir que je partais parce que d’habitude il ne me colle pas à ce point là. Mathieu passe me prendre, lift, bla-bla-bla, je perds mon billet, bla-bla-bla, les douanes se passent bien et l’on est de l’autre côté avec 1h30 de lousse.

Aujourd’hui, j’ai appris quelque chose par rapport à Pierre-Éliott Trudeau. On peut gouter à une couple de choses gratuites. Toutes des choses ultra-québécoises, comme un « shot » de rhum épicé de Cowansville, un biscuit David et de la tire d’érable. Epic.
On prend l’avion et on se fait annoncer que le vol durera moins longtemps que prévu parce que le vent est favorable au vol. Epic.

Air Canada nous donne une mini-bouteille de merlot français ? Epic.
J’écoute du métal dans l’avion et je headbang sans penser aux gens autour. Epic.
Je n’arrive pas à dormir, parce que Judas Priest, Dio, Metallica, Black Sabbath, Iron Maiden, Slayer et Mötorhead m’ont donné trop d’adrénaline. Epic ?

On est arrivé à Londres et on capote vraiment trop. La fatigue nous rend trop happy. Juste, entendre tout le monde parler avec un accent « british » est super agréable pour nous pis on fait juste rire de la douanière qui n’arrête pas de gueuler qu’elle ne veut pas de liquide de plus de 100 millilitres.
À l’aéroport, on bouffe comme des gros porcs. On mange les choses les plus « british » possible pour le bien de notre culture : des biscuits Oreo au beurre de peanut, des jujubes au vin, une barre Toffee Crisp (wtf?) et des muffins anglais. C’est dans ces moments-là que je réalise que Mathieu est une massive bibite à sucre à côté de moi. D’ailleurs, lui et moi on a fait un deal qui stipule qu’on ne se prive pas d’aucune sorte de bouffe, donc ça se peut qu’on soit obèses en revenant … (EDIT post voyage : on l’a pas été.)

Jour 2 :

On n’est pas vraiment dans le tiers-monde, mais si vous pouviez essayer le wi-fi de mon hôtel « 5 étoiles », vous douteriez. Je n’ai pas pu poster le soir du jour 2 juste à cause de son incompétence. J’ai écrit ces lignes sur Word. Je me disais que vu qu’on a 6h d’avance sur vous ça irait mieux pour mes posts, mais finalement non… Je demanderais donc à ceux et celles qui s’inquiètent pour moi de ne pas s’en faire si je skip un jour ou deux parce que je n’aurai pas toujours accès à un wi-fi qui a de l’allure.
EDIT : Je n’ai pas pu écrire après le jour 4, pour vous donner une idée. D’ailleurs, je fais un voyage de Felucca et je passe deux nuits dessus. Et honnêtement, je doute très fort qu’un bateau sans moteur et sans électricité, utilisé depuis plusieurs siècles, ait du wi-fi. Je demanderais donc qu’on se calme si je prends du temps à écrire. OK maman?
Sur une note complètement différente, ça me fait du bien d’être enfin dans un hôtel et en Égypte. Ça veut dire que le tour commence enfin. D’ailleurs, demain je visite Alexandrie pour 32 livres britanniques, donc environ 50 dollars. Y parait que c’est une des villes où le poisson est le meilleur. Il y a plein de merveilles à voir là-bas, dont les catacombes et la deuxième plus grande bibliothèque au monde.

On est allé sur le toit de l’hôtel et on a regardé la ville, c’était débile. Seul défaut : on ne voit pas les pyramides la nuit. Peut-être le jour, mais quant à moi, à date, c’est de la fausse publicité.
EDIT : On les voit le jour. L’hôtel est un peu comme un tout inclus à Cuba, mais la seule différence c’est qu’il y a beaucoup de staff et pas beaucoup de clients. C’est un peu dérangeant. Ça doit être parce que le tourisme en Égypte est de moins en moins fort. Sérieusement, en voyant Le Caire, tu réalises que sans tourisme, le pays serait devenu économiquement de la marde comme la majorité des autres pays d’Afrique.

La bibliothèque d’Alexandrie

Egypte

Le staff n’arrête pas de nous parler pour savoir si l’on a besoin d’aide pour trouver notre chambre. Bien sûr, on refuse pour ne pas qu’ils nous demandent de l’argent pour le renseignement. C’est un autre monde.

Egypte
Il parait que plus un égyptien tient fort à t’aider, plus il y a de chances qu’il essaie de t’arnaquer. Les chances doublent s’il parle très bien anglais.

Parlant d’autre monde, il n’y a pas de polices, on dirait. On a fait 45 minutes de van et l’on en a pas vu un …  À Montréal, ça serait impossible. Faut bien quelqu’un pour faire la circulation avec tous ces détours …
Et la van, parlons de la calice de van. Les rues du Caire sont chaotiques. Il y a des lignes pointillées, mais ça pourrait bien être des lignes pleines ou des dessins de Dora l’exploratrice tellement personne ne les respecte. Notre chauffeur se faufile entre les voitures comme s’il était un serpent et les gens traversent partout, tout le temps en ne se souciant presque pas des voitures. Même sur l’autoroute. Mathieu et moi, on était sous le choc. On a traversé le Nil sur un pont, ce qui était un gros moment de réalisation pour nous, et on est rentré à l’hôtel. Ah oui, le garde de l’hôtel a une mitraillette MP5, dans les mains, donc on est en sécurité selon les standards d’Égypte. 🙂

Une fois à l’hôtel, on a niaisé un peu et l’on a dormi quatre heures parce que le lendemain, on allait à Alexandrie, la ville qui monte la garde à la frontière entre le Nil et la Méditerranée.
P.S. Je triche un peu parce que cette photo date du jour 3, mais ma caméra est trop poche la nuit…

Jour 3 :

Le tour est commencé. On fait un détour extra à l’espèce de dépotoir (ouin, la ville est très affectée par la surpopulation, donc c’est extrêmement sale) nommé Alexandrie parce que c’est la journée où l’on réunit tout le monde, mais nous on était déjà là, donc on avait toute la journée à perdre dans une ville très intéressante. On s’est réveillé à 6h, on a snoozé, on s’est levé à 6h30. 6 heures, c’est le nombre exact d’heures que l’on a dormi depuis notre départ de Montréal. Au moins, on a pas l’air bête, parce qu’on fout le camp vers Alexandrie et notre appréhension domine notre fatigue.

Egypte

La photo
Voici les catacombes d’Alexandrie. C’est un mélange de tombes romaines et égyptiennes, vu que ça a été construit au temps où les deux empires étaient forts ensemble. Ça a été construit par une famille riche pour que leur mort soit aussi glorieuse qu’il est possible. Après ça, la tombe a vu plusieurs autres corps se rajouter, elle s’est fait agrandir, puis oublier jusqu’à ce qu’elle se fasse enterrer par des débris. Elle a été ensuite découverte dans les années 20 à cause qu’un âne a marché là où le puits (ce que vous voyez) se situe. Le puits a cassé, l’âne est tombé et l’une des plus grandes tombes antiques a été découverte.
Mathieu pis moi, on a une attitude du style « si on PEUT le voir, on y va ». Il y avait des endroits qui n’étaient pas accessibles selon les autorités du site, mais notre guide a dit : « allez-y si ça vous tente ».

Est-ce que ça nous tentait ? Ben oui, criss ! Donc on est parti avec nos cellulaires comme lampes de poche et l’on a fait des tours dans les parties peu explorées du site jusqu’à ce que le guide nous rappelle. La tombe était vraiment grande. La famille qui l’a construit faisait partie d’un culte qui croyait que la momification devrait être appliquée à tous les morts, selon les archéologues.
Grosse mention d’honneur à notre guide Immad (« if you want to remember my name, it’s a bit like I am mad » qu’il disait) qui nous a donné beaucoup d’informations qui n’étaient pas dans la recherche Wikipédia que j’ai faite quelques jours avant de partir. S’il invente des choses, je ne veux même pas savoir la vérité tellement c’était cool.

Grosse mention au chauffeur dont j’ai oublié le nom. Je l’ai décrit comme un dieu du volant. Je me considère comme un bon chauffeur, mais il est hors de question que je conduise là-bas. J’aurais clairement eu un accident.
Après ça, on a vu l’immense bibliothèque d’Alexandrie. Onze étages de livres dans environ 45 langues.

Oh. My. God.

Pis c’est beau en plus. Vraiment beau. Ça paraît que c’est une compagnie privée qui est propriétaire et non le gouvernement, parce que même notre gouvernement canadien ne pourrait pas partir un projet d’aussi grosse envergure. Imaginez donc le gouvernement égyptien essayer d’en ouvrir une autre…

Anecdote
Je m’en allais pour payer mon entrée et le caissier me crie quelque chose que je ne comprends pas à cause de son accent. Je le fais répéter et il me le répète, l’air fâché. Vu sa face haineuse, j’ai pas envie de le faire répéter et moi quand je ne comprends pas une question, je réponds « oui ». Savez-vous à quoi j’ai dit « oui » ? Il me demandait si j’étais étudiant et je lui ai dit oui (mensonge) et il m’a chargé 10 livres égyptiennes (1,50$) au lieu du 70 (10$) des non-étudiants. Mathieu a payé « full-price », BAM !
Bon, aucun des deux n’est un gros prix, mais l’affaire c’est qu’on a juste pris 800 livres égyptiennes à l’aéroport et ils acceptent crédit/débit presque nulle part et il n’y a presque jamais de guichets. Donc si tu manques d’argent en papier, ta vie suce. Mathieu se ramasse donc en plus mauvaise position que moi.
Après ça on a mangé du poisson sur le bord de la Méditerranée en admirant le début de la montée du Nil. En gros, quand on navigue sur ce fleuve, du nord vers le sud, d’après les Égyptiens, on fait une montée parce que le nord du pays est le bas de l’Égypte et le sud est le haut. Nous, on va voir une très bonne partie du Nil d’Égypte.

Ah oui, hier je vous avais dit ne pas avoir vu de polices, hein ? J’en ai vu aujourd’hui. S’il y a bien des gens que tu ne devrais pas faire chier dans la vie, c’est bien la police égyptienne. Ils ont juste des phares bleus, ils sont environ 7 dans des 4×4, ils sont armés de AK74 noirs (c’est la première fois que je suis content d’avoir joué à Call of Duty), et ils portent des cagoules. J’ai aussi entendu dire qu’ils peuvent t’envoyer en prison ou te tirer dessus sans n’avoir de comptes à rendre à personne. Heureusement, il n’y a aucun cas enregistré de ce genre de violence envers des touristes. Ils préfèrent tirer dans les violentes manifestations, j’imagine…

Faites-vous-en pas, on est vraiment bien traités ici, tout le monde veut notre argent, et on les repousse comme des boss. OK, j’ai assez écrit pour aujourd’hui et hier, dodo et demain c’est les pyramides, le Sphynx et Luxor !!! 😀

Jour 4 :

C’est le plus long post que j’aie écrit à date. Je ne pourrai pas écrire celui d’aujourd’hui parce que je me lève dans 4 heures et que j’aimerais franchement mieux dormir qu’écrire. Je ne pourrai pas écrire demain ni après-demain et l’on verra après. Je ne pense pas écrire à propos de ces jours-là même après mon tour de deux jours sur le Felucca. Anyway, voici l’immense jour 4 que j’ai écrit dans l’autobus.

Voici les paroles de Wasted Years d’Iron Maiden. J’avais la toune dans la tête une fois rendu au Sphinx, et je trouvais que ça représentait bien ce qui se passait. Je ne dis pas que c’est la seule chose qui me donnait ma bonne attitude, mais ça m’a aidé. Honnêtement, ce qui m’aide le plus, c’est que le voyage est écoeurant. J’avais des problèmes, comme tout le monde avant de partir, mais fuck les problèmes. Si je suis capable d’être aussi intensément heureux, je n’ai pas besoin de penser à eux.

« So understand. Don’t waste your time always searching for those wasted years. Face up, make your stand. And realize you’re living in your golden years » – Iron Maiden

Oui, c’est beau, mais ça ne m’empêchera pas de faire un brutal changement de sujet.

Aujourd’hui, on a enfin vu notre vrai guide, notre vrai gang, et notre vrai autobus. Vu qu’on a passé douze heures dans l’autobus, j’ai décidé de faire connaissance avec les gens et je vais vous parler de certains d’entre eux. Bon, on est environ trente et je ne connais même pas la moitié d’entre eux, à les voir,  je suis pas mal le bébé de la gang…

La première personne qu’on a rencontrée c’est Allison. Elle vient de la Nouvelle-Zélande (comme la majorité des gens du tour) et elle fait un immense voyage d’un an. Ça fait déjà huit mois qu’elle est partie, donc elle devrait rentrer chez elle en février. Mais rien n’est certain comme elle dit. Elle coupe souvent dans ses dépenses en mangeant dans les « fastfoods » au lieu des restaurants typiques d’Égypte. Le deuxième s’appelle Corey, il est « british », petit, musclé, tatoué partout sur les bras et visiblement célibataire, vu la rigueur dont il a fait preuve en cruisant Allison devant Mathieu et moi. Il fume beaucoup et c’est notre voisin de chambre au Caire. Ses deux colocs de chambre (pour couper les frais des hôtels) sont Dana et Tim, un couple de Toronto qui croyait, avec notre accent, qu’on était des américains. On est juste trop forts en anglais. Les deux sont super sympathiques, je suis sûr que je vais bien m’entendre avec eux.

On a quatre femmes britanniques vraiment cool qui s’appellent, Nathalie, Kristy, Kat et Sara.  Sara est presque aussi grande que moi, elle est châtaine aux yeux verts, de tous les gens avec qui l’on voyage, je pense que c’est elle que je préfère. Elle est vraiment gentille, sympathique, drôle et franchement très belle. Elle a 32 ans, mais elle a l’air de genre 25. Je pense que j’ai un mini-crush de voyage sur une Australienne de 32 ans… Je ne sais pas ce qui m’arrive…

Egypte

La photo
Est-ce que j’ai vraiment besoin d’expliquer ça ? Oui ? OK !
Voici le motherfucking Sphinx accompagné de la motherfucking pyramide de Khéops. J’étais devant la seule merveille antique qui existe encore. Juste, l’idée me donne des frissons à écrire.
J’ai peut-être l’air trop euphorique, donc je vais écrire l’une de mes expériences moins positives. Aujourd’hui, je me suis fait arnaquer. Pour environ 7$, mais ça me fait quand même sentir un petit peu stupide…

Ce qu’il faut savoir c’est que les vendeurs de souvenirs sur les sites de pyramides sont des crosseurs de première classe. Ils vont te proposer d’essayer des trucs gratuitement sans payer. Si tu dis non, soit ils insistent, soit ils te sautent dessus, pour te le faire essayer ou te foutre du stock dans les poches ou dans le sac avec un « c’est un cadeau » des plus insistants. Après ça ils y vont soit par la pitié avec un « j’ai été gentil avec toi et je t’ai donné des choses, je mérite quelque chose, non ? » ou par la colère genre : « il faut que tu paies pour ça sinon je vais chercher la police ». Ce n’est pas vrai que tu dois payer, par contre. S’il te parle d’un cadeau, c’en est un, sauf qu’ils vont un peu te sauter dessus si tu ne le paies pas…

Anyway, j’étais devant la sexy pyramide de Khéops (d’ailleurs, je me suis couché dans le tombeau de ce pharaon pour une photo absolument malade) et un vendeur a commencé à me faire la conversation. Il est très gentil et très drôle. Je l’aime bien, pour vrai. Il a le même genre d’humour que moi et il ne fait rien de très dérangeant.

Après un moment, il me demande de prendre un selfie de nous deux. Je lui dis bien sûr et il me met un turban sur la tête pour la photo et il dit « just for the picture, I’m not selling » je me dis que c’est encore mieux et que je trouverai une façon de m’en sortir. Je prends le selfie et je le remercie.
Bien sûr, ce n’est pas assez et il me fout des pyramides souvenirs dans le sac et me dit que c’est un cadeau. Je refuse, mais il m’assure que c’est gratuit et qu’il ne me chargera pas. Je me dis encore que je peux m’en sortir.

On continue de parler et il finit par me dire qu’il a des enfants à nourrir, etc. Là, je commence à voir où il s’en va. Il me dit : « I accept all kinds of money, even Canadian money. Let’s say 20$ ? »
Là, je sors mon français le plus québécois possible et je lui dis « Farme ta calice de yeule ! » Il ne comprend pas, donc je lui dis que j’ai juste de l’égyptien. Il dit qu’il prend tout, donc je lui donne 50 livres (7$) et je lui demande 30 livres (4$) de change. Il dit que ce n’est pas pour lui, mais pour ses enfants et tout le tralala. Ensuite, il me sort la carte de la pitié que je vous ai racontée plus haut et je me dis qu’il a effectivement été gentil avec moi et qu’il avait définitivement l’air pauvre, peu importe la véracité de l’histoire des enfants. Je lui laisse et il dit qu’il a vu un autre 50 livres dans mon portefeuille et qu’il aimerait l’avoir « pour ses enfants ». Je pars sans lui répondre et il commence son harcèlement. Je n’embarque pas. Si tu n’es pas gentil avec moi, tu me laisses tranquille.

Heureusement (ou malheureusement), je me fais off du harcèlement par un autre vendeur, appelons-le « Trou-du-cul ». Je le remercie et je vois Mathieu assis sur un chameau avec un vendeur associé avec Trou-du-cul. Je me dis que ce n’est pas son genre et je lui crie qu’on doit se rassembler avec le groupe dans 3 minutes pour ne pas manquer l’autobus. Trou-du-cul et deux autres vendeurs me poussent vers les chameaux alors que je parle à Mathieu et m’embarquent presque de force sur le chameau. N’étant pas habitué à ce genre de comportement, je ne me défends presque pas et le chameau se lève.

Je commence à m’amuser et j’oublie pas mal, jusqu’à ce que Trou-du-cul, me dise que je devrais payer 100 livres pour 15 minutes de tour. Je lui dis que j’ai juste 50 livres, que je n’ai pas 15 minutes et que je veux descendre. Tout ce qu’il entend c’est « 50 » et il commence à me crier après que je suis en train de le voler, que 50 livres ce n’est rien et qu’il va aller voir la police si je ne lui donne pas 100 livres. Je lui dis d’aller voir la police, que je ne lui donnerai rien et que je veux descendre du chameau immédiatement. Il dit non et je lui menace de sauter (avec du recul, je trouve ça assez comique que j’aie crié « STOP THE CAMEL ». Il me demande de ne pas sauter et de le payer 100 livres immédiatement et 100 livres après le tour. Je saute et je pars en courant. Mathieu est déjà à terre. On fout le camp et Trou-du-cul, nous cours après, en nous hurlant de façon très agressive de lui donner 50 livres. Mathieu commence à lui crier après (un truc qu’il a lu sur internet), et je fais comme lui. Nos cris attirent la police, qui amène Trou-du-cul à l’écart, parce qu’on crée une mauvaise réputation aux pyramides.

On se sauve rapidement et je me mets à rire de façon incontrôlable. Je trouve que c’était une très belle expérience malgré tout.

Je regarde l’heure et j’arrête de rire. On a manqué la rencontre et l’autobus.

On court partout comme des poules pas de tête. On est extrêmement stressés et on a tous les deux plus de batteries sur notre cellulaire. On demande à quelqu’un d’appeler TravelTalk pour nous et quinze minutes plus tard, on se fait rapatrier sous la colère de notre guide qui a eu des problèmes avec la police à cause qu’on n’était pas là… Je lui dis que s’il a un problème avec la police, il pourrait nous demander notre aide et on lui donnerait les meilleurs commentaires possible et on prendrait la faute sur notre dos.

À cause de toutes ces conneries-là, on a manqué le vrai tour de chameau de notre gang…

Mais ce n’est pas grave parce que tout est revenu dans l’ordre à la fin et on a vu tout ce qu’on voulait voir.

Au moment où j’écris, je suis dans l’autobus qui se dirige vers Luxor, la deuxième plus grosse ville de l’Égypte, et capitale de la haute Égypte.

Malheureusement, pour les jours qui ont suivi, l’horaire s’est resserré et je n’ai donc pas eu le temps d’écrire. Ce que je peux vous dire c’est que j’ai apprécié chaque seconde de ce tour guidé. Les quatre autres villes qu’on a visitées (Luxor, Aswan, Abou Simbel et Dahab), le tour de felucca, le mont Sinaï, la plongée, l’escale de 24h à London, tout était magnifique. Si vous cherchez un endroit où voyager ou une expérience inoubliable, je vous conseille fortement un tour guidé de l’Égypte avec TravelTalk. Je n’ai aucun regret et je retournerais à Dahab n’importe quand.

 

 

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